Avant dernier jour en Inde

Publié le par Célia Sorg

Belur est décidément un village sympathique dans lequel je me plais bien. Dommage que l’hôtel dans lequel je réside soit si crado. J’ai demandé à changer les draps et la taie d’oreiller qui étaient absolument ignobles. Une quarantaine de personnes avaient dû y dormir. Mais les draps apportés en remplacement n’était pas beaucoup moins sales. Peut-être seulement un peu moins de poils. Une fois de plus, j’ai donc dormi dans mon sac à viande.

Les touristes ne passent ici qu’une petite heure, le temps de visiter le temple, mais cela a suffi pour donner aux enfants de très mauvaises habitudes : « Tu me donnes un stylo? Une pièce? Tu as un truc à manger ? Non? Alors vient avec moi à la boutique et achète-moi un truc. ». Tout cela comme la chose la plus naturelle du monde, ne comprenant pas que je ne sorte pas aussitôt de mon sac n’importe quelle bricole à leur donner. Pourquoi les touristes apprennent-ils à des enfants qui sont manifestement bien nourris, habillés convenablement et qui ont un toit à mendier sur le chemin de l’école ? Cela me rappelle ces affiches apposés un peu partout dans les villages des Andes en Argentine : « Amis touristes, ne faites pas de cadeaux à nos enfants, ils doivent apprendre à travailler, pas à mendier. »

De jour, la visite du temple de Belur est beaucoup moins impressionnante mais il est certain que l’on voit mieux les détails. Tout comme celui d’Halebib, il date du 12ème siècle, a un plan en étoile, et est fait de stéatite, pierre facile à travailler quand elle est jeune et qui durcit au contact de l’air. Cela explique la profusion et la finesse des sculptures (le temple en est littéralement couvert).

Un autocar de Français faisait la visite en même temps que moi. J’ai eu la surprise de rencontrer parmi eux une ancienne collègue de Saint Vincent de Paul. C’est d’autant plus amusant que nous nous étions déjà rencontrés à l’ambassade lors de la demande de visa ! Nous avons bien ri de cette coïncidence. Elle m’a raconté qu’elle se trouvait sur le lac Periyar, à quelques dizaines de mètres du bateau qui a chaviré la semaine dernière faisant prêt de cinquante morts. On ne parlait que de ça dans les journaux et à la télévision. Des Indiens en vacances faisaient une ballade en bateau sur le lac. Lorsqu’ils ont vu des éléphants sauvages entrer dans l’eau tout le monde s’est rué du même côté du bateau qui s’est retourné. Cela a fait un gros scandale en Inde parce que c’était la deuxième catastrophe en moins d’une semaine : les armateurs ne respectent pas les règles de sécurité, embarquent 100 personnes dans un bateau qui ne peut en contenir que 50, et ça fait des catastrophes ! La télévision diffusait en boucle les images des cadavres que l’on sortait de l’eau. Cela me choquait de voir les gens décédés à la télévision, parfaitement indentifiables par les familles qui regardent les informations. Ils n’avaient même pas la tête couverte et étaient allongés les uns à côté des autres à même le sol, hommes, femmes et enfants. Donc cette collègue française étaient là pendant le naufrage et elle m’a dit qu’ils ont essayé et réussi à en sauver quelques-uns en les hissant dans leur bateau mais que la plupart (y compris ceux qui étaient coincés à l‘intérieur du bateau) sont morts devant eux (peu d’Indiens savent nager).

A midi, départ pour Bangalore. Le trajet m’a semblé interminable. Il faut dire que je n’avais pas la meilleure place : juste au dessus des roues et ça cognait sec ! La route était effroyablement mauvaise.

Arrivée à Bangalore à six heures, dont une bonne heure de bouchons pour arriver au centre ville. Bangalore est une ville gigantesque de près de 7 millions d’habitants. Les bidons-villes aperçus au passage sont assez terrifiants avec des enfants aux cheveux ébouriffés devant des espèces de tentes faites de vieilles bâches et des gens en guenilles prostrés au sol.

Les gares routières et ferroviaires de Bangalore sont une ville en elles-mêmes. Des passerelles pour les piétons survolent la gare routière : c’est impressionnant cette succession interminable de quais pour les bus et leurs va-et-vient constant. Un peu étouffant et inquiétant. Je suis bien contente de n’y rester qu’une nuit.

Demain, c’est mon dernier jour en Inde !

Publié dans L'Inde

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G
<br /> bonjour alice et milles merci pour ce coli que nous avons reçue se matin c'est de la folie j'espére que ton voyage se passe bien et que par la suite tu dormira dans de beau drap bisous de toute la<br /> famille d'anould qui pense souvent à toi<br /> <br /> <br />
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