16 novembre : retour à Mandalay

Publié le par Célia Sorg

Lever à 5 heures du matin. Un couple d'Australiens attend déjà le bus. Ce dernier se révèle assez confortable et neuf mais il tombe en panne au bout d'une petite heure ! Une partie des passagers prend ses affaires et part à pied. Le reste attend, penaud, sur le bord de la route. Un bus tout pourri s'arrête. On nous crie de monter. Les Australiens et moi sautons à l'intérieur après s'être assuré que sa destination est bien Mandalay. L'emplacement des jambes est totalement occupé par de gros sacs de riz. La moitié des sièges a été enlevé à l'arrière pour y amasser des sacs, des cartons, des centaines d'oeufs de poule... C'est autant un bus qu'à camion de marchandise! Par moment le camion s'arrête, et l'employé du bus décharge un sac ou un carton par une fenêtre.

Nous arrivons à Mandalay un peu après midi. Je salue les Australiens et me lance dans la recherche d'un taxi. Très âpre discussion sur le prix, la qualité du guide (parlant ou non anglais), et celle de la moto (siège rembourré ou non). Finalement je me mets d'accord avec un jeune conducteur parlant anglais, à la mobylette correcte pour 11 000 kyats. Il me dépose à la gare où je récupère mon billet de train pour le soir et où je laisse mon sac. Ensuite il m'emmène à Inwa, village archéologique situé à une vingtaine de kilomètres. Très belles choses à voir, beaux paysages de rizières et de lacs. Des agriculteurs travaillent parmi les ruines de l'ancien palais. Des enfants avec de l'eau jusqu'à la taille cueillent des fleurs de lotus. Je m'insurge auprès de mon chauffeur : ces enfants devraient être à l'école au lieu de patauger dans une eau croupie. Il sourit, triste et gêné : trop pauvres pour l'école... 

 

IMGP6698.JPG Une vache dans les ruines.

Mon chauffeur parle pas mal l'anglais et veut tout m'expliquer. Il entre avec moi dans les monuments pour jouer son rôle à fond. Les vrais guides officiels le regarde de travers parce qu'il parle plus fort qu'eux en faisant de grands gestes et est habillé comme un clochard. Mais il est intéressant et m'apprend pas mal de choses. Il a épousé une catholique et à 4 enfants. Je lui demande si les couples mixtes sont fréquents. Il répond qu'en Birmanie, il n'y a aucun problème entre les religions, on peut se marier avec qui on veut sans problème, il n'y a que les musulmans qui sont différents et restent toujours dans leur coin sans se mélanger. Il n'aime pas trop les musulmans et m'explique pourquoi. 

Je dis à mon guide que je souhaiterais manger et il m'emmène dans un restaurant où je mange un plat de nouilles sautées en compagnie d'une jeune Hong-Kongaise (encore une voyageuse solitaire!). Les paysages alentours sont très beaux. On peut voir les gens travailler dans les champs.

De retour à la gare j'espère trouver des toilettes où me débarbouiller et me brosser les dents. Je suis bien poussièreuse après mon petit périple en mobylette. Peine perdue... C'est les toilettes birmanes habituelles mais en pire. Le sol est inondé d'eau : pas moyen de poser mes sacs. Pour arriver aux toilettes, il faut se faufiler entre de gros tonneaux d'eau dans lesquels trempe des détritus louches, et le seul et unique lavabo est non seulement hors d'atteinte mais n'a plus de robinet. Je me brosse les dents en crachant dans le trou des toilettes et en utilisant ma dernière goutte d'eau potable. Pour me rincer le visage se sera une autre fois! A l'extérieur, un bonhomme me demande deux cents kyats pour l'utilisation des toilettes. Deux cents kyats pour ça ! Je fouille lentement dans mon sac, range deux trois trucs en attendant qu'une autre personne sorte des toilettes... et donne 100 kyats. Je lui donne donc seulement 100 kyats qu'il prend, l'air gêné. Cela ne me dérange pas de payer plus que les locaux pour certaines choses mais lorsque cela devient une habitude c'est très désagréable. 

Je suis installée comme une reine par les contrôleurs. Ils me mettent dans un compartiment où je serai toute seule et me donnent accès à un petit coffre cadenassé pour mettre mes affaires (ils m'expliquent qu'il y a des vols la nuit et que je dois faire attention). Le voyage se passe bien mais le ventilateur ne marche pas, les couchettes sont défoncées, et ma porte ne ferme pas : à la moindre secousse, elle s'ouvre à moitié (et il y a beaucoup de secousses!). Les hommes qui passent s'arrêtent donc pour jeter un oeil à l'intérieur et regarder l'étrangère : c'est très désagréable! 

Publié dans Birmanie

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